Vers un habitat modulaire, évolutif et partagé

On commence par louer un petit studio, puis un appartement à deux, puis (idéalement) on achète une maison pour sa petite famille et enfin, pour ses vieux jours, on revient parfois à un appartement en ville ou encore une résidence-services. C’était le ‘parcours’ immobilier typique jusqu’il y a peu. Et c’est sur celui-ci que sont encore calqués la plupart des projets immobiliers. Sauf que les jeunes ne veulent plus de leur studio exigu, que les parcours de vie sont beaucoup plus mouvementés qu’avant et que les personnes âgées – toujours plus nombreuses – se morfondent dans leur solitude. Et si notre habitat devenait plus agile et plus ‘social’ pour répondre à ces bouleversements dans nos besoins ?

Des constructions plus flexibles, pourquoi et comment ?

Les appartements

L’accès à une maison est devenu compliqué pour toute une partie de la population. Beaucoup se tournent donc vers les appartements. Or, ceux-ci ne sont pas conçus pour être flexibles, alors que nous vivons une époque de séparations, de familles recomposées, de gardes alternées, de colocations… Dès lors, beaucoup de ménages vivent dans des appartements mal adaptés à leur situation en termes de taille, d’aménagement ou de prix.

Il faut donc aller vers un logement plus flexible et évolutif. Pourquoi ne pas créer des unités de logement modulaires : aménager un appartement T2 à côté d’un T1, par exemple, en prévoyant de pouvoir assez facilement les assembler en un T3 ? Bien sûr, cela revient à revoir complètement les méthodes de construction. Mais d’un autre côté, l’adaptabilité est aussi une garantie de longévité pour un immeuble.

Les maisons

Les maisons permettent souvent un peu plus de flexibilité, mais dans certaines limites :

  • Après le départ des enfants, les parents se retrouvent souvent avec des maisons trop grandes (voir aussi l’habitat kangourou, ci-dessous)
  • À l’inverse, dans une petite maison compacte, on peut parfois se sentir autant à l’étroit que dans un appartement. Cela s’est particulièrement ressenti pendant les confinements, quand les pièces à vivre ont à la fois servi de d’espace de coworking, de salle de jeu, de studio de yoga etc.

Les solutions :

  • Les maisons devraient idéalement contenir une pièce en plus, qui aurait une fonction hybride selon le moment de la journée ou les besoins ponctuels (ex. chambre d’ami).
  • Si le budget ne le permet pas, il serait intéressant de concevoir autrement les pièces à vivre, avec des ‘coins’ pouvant se prêter à ces différentes fonctions.
  • Une autre solution, que peut nous inspirer l’habitat groupé (voir ci-dessous), est de prévoir des projets avec des espaces communs. C’est particulièrement indiqué pour des espaces dont, par définition, nous n’avons besoin que ponctuellement. Et voilà de l’espace privatif libéré pour répondre aux besoins plus réguliers.
  • Enfin, la construction en elle-même d’une maison peut être conçue de façon modulaire : il existe déjà des concepts avec une grande pièce principale à laquelle on vient greffer des pièces supplémentaires comme des modules de lego. La famille s’agrandit plus que prévu ? Plus besoin de déménager, on peut ajouter une pièce.

L’habitat du partage : coliving, cohousing, habitat kangourou

1) Habitat kangourou

Il implique la cohabitation de plusieurs générations sous un même toit. Pour les deux parties, l’intérêt réside tant dans la réduction des coûts de logement que dans le lien social et l’entraide générés par la cohabitation. Différentes formules existent :

  • Une personne âgée, habitant seule dans un logement devenu trop grand, en loue une partie à un étudiant, un couple ou une famille. Dans ces cas-là – les plus fréquents, la personne âgée est la propriétaire ou le bailleur des lieux.
  • Plus rarement, c’est une famille propriétaire qui accueille une personne âgée.

2) Cohousing ou habitat groupé

Le cohousing, appelé aussi ‘cohabitat’, ‘habitat groupé’ ou ‘habitat partagé’, existe depuis quelque temps déjà.

  • La plupart du temps, il s’agit d’un collectif de personnes qui trouve un/des bâtiments se prêtant bien au concept. Ils en financent alors eux-mêmes la rénovation et/ou l’aménagement.
  • Ces projets prévoient toujours des espaces partagés et un règlement pour la vie en communauté.
  • Enfin, le cohousing cible des personnes de tout âge, propriétaires ou locataires.

3) Coliving

Le cohousing et l’habitat kangourou concernent surtout des projets mis sur pied par des/entre particuliers. De son côté, le coliving attire surtout de jeunes actifs. Souvent, les projets sont initiés par des promoteurs immobiliers ou par des start-ups – éventuellement en collaboration avec des promoteurs immobiliers. C’est le cas de Cocoonut, une société de coliving luxembourgeoise avec qui nous avons animé un workshop en novembre 2021.

Pour Cocoonut, le coliving va au-delà du simple logement de location.

  • Tout d’abord, ils imaginent le logement comme un service. On ne paye plus un loyer, on paye un forfait comprenant un service total, un peu comme dans un hôtel. Avec un ‘house manager’ pour veiller au bien-être de la communauté.
  • L’utilisation des mètres carrés est optimisée. Ce qui permet de libérer de l’espace, notamment au rez-de-chaussée, pour proposer des services qui peuvent même profiter au reste du quartier. Cela fait du coliving un projet multifonctionnel comme nous les aimons.
  • Ensuite, la philosophie du partage est très importante : le coliving, c’est vivre ensemble et partager des ressources : bibliothèque, salle de sport, vélos…

Ce qui différencie le coliving de la colocation et constitue le principal atout du premier, c’est le côté service organisé, face à l’informalité de la colocation qui génère souvent des tensions. Enfin, c’est la solution flexible par excellence, avec au lieu d’un bail formel un contrat pouvant être renouvelé au mois.

D’après Cocoonut, le coliving recèle encore beaucoup de potentiel, d’autant plus qu’on peut décliner cette recette de plusieurs façons :

  • On peut envisager des solutions à mi-chemin entre le coliving et la location classique, avec par exemple la location de logements non meublés mais avec des contrats plus flexibles.
  • Si le coliving s’adresse surtout aux 25-35 ans pour l’instant, rien ne s’oppose à ce que des concepts similaires soient déployés pour des publics plus âgés, voire des séniors, moyennant une adaptation à leurs besoins.

Enfin, les espaces de coliving peuvent s’implanter dans des lieux inoccupés comme des hôtels, des bureaux… Malheureusement, les autorisations pour les projets de coliving sont encore distribuées ‘au cas par cas’, faute d’un cadre législatif clair. Voilà un objectif concret à réaliser dans un avenir proche.

Conclusion

Nous avons le sentiment persistant de manquer d’espace, alors qu’une partie du problème réside dans le fait que notre espace n’est pas optimisé. Actuellement, les immeubles sont globalement occupés à 30 %, parce qu’en fonction du moment de la journée ou de la semaine, nous sommes à des endroits différents. Et parce que certains lieux, dédiés à une seule fonction, restent sous-utilisés voire inoccupés.

C’est pourquoi d’une part, nous devons imaginer des espaces chronotopiques, c’est-à-dire dédiés à des activités différentes en fonction du moment ; dans nos villes, mais aussi à plus petite échelle dans nos immeubles et nos logements. D’autre part, notre habitat et donc les projets immobiliers doivent évoluer vers plus de flexibilité. D’après nous, il n’existe pas une solution unique, mais une multitude de solutions – dont celles détaillées ci-dessus – qui répondent toutes en partie au problème.

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